Mon Dimanche après-midi avec Marie-Louise

Dimanche passé, j’ai eu la chance d’être invité par le collectif d’illustrateurs Marie-Louise pour un après-midi un peu particulier. On m’avait demandé de les hypnotiser, pour voir en quoi un état modifié de conscience pouvait influencer leur façon de dessiner.
Pour une première, on ne savait pas vraiment où on allait, ni les dessinateurs, ni moi-même.

Je pratique régulièrement l’hypnose en cabinet, à visée thérapeutique, et il j’avais fait quelques sorties en street-hypnose il y a bien des années. Mais là, le mandat était complètement nouveau pour moi.

Pour cet après-midi, je ne savais absolument pas à quoi m’attendre, ni quelles seraient les attentes des participants. De ce fait, je m’étais astreint à ne pas avoir d’attente, en sachant que, quoi que je puisse projeter, la réalité serait autre et que je serais probablement déçu. C’était donc un véritable exercice de lâcher prise, de me rendre à cet atelier avec mon unique bagage, sans plan, sans discours préparé et avec l’unique envie d’être présent à mes camarades de jeu.

Je savais que certaines personnes seraient plus résistantes à la mise en transe que d’autres, que d’autres ne voudraient peut-être pas participer à cette expérience. Ça a été une grosse partie du travail de me dire que certains paramètres ne m’appartiennent pas, que je ne suis pas responsable de la satisfaction de chacun. Je propose une expérience, et chacun est libre de disposer de mes prestations.
Il y a eu par exemple cette fille, qui m’a dit que « ça ne marche pas, j’ai l’impression que t’essayes de me faire faire quelque chose que j’ai pas envie ». Ça m’a forcé à travailler mon envie de plaire, d’être parfait et de tout réussir. Une jolie leçon pour moi.

D’autres en revanche, sont entrés dans ce jeu, les yeux fermés (c’est le cas de le dire) et d’autres encore ont modifié légèrement leur état de conscience, sans rentrer dans des transes profondes. J’espère, quoi qu’il en soit, chacun aura pu vivre une expérience nouvelle et unique.

Avec les participants, nous avons utilisé l’hypnose pour leur proposer de modifier leur perception de la réalité. Ainsi, nous aurons eu dans le groupe, une star mondiale de l’illustration, dont la présence ne devait-être révélée, deux dessinatrices devenues subitement gauchères, la petite fille de Klimt, un illustrateur muni d’une antenne et qui captait l’énergie des autres participants. D’autres encore ont profité de cet état modifié de conscience pour dépasser certaines limites ou barrières qu’ils s’imposaient.

Cette première expérience m’a donné envie de remettre le couvert en sachant un peu plus ce que l’on peut créer, et d’aller encore un peu plus loin. Affaire à suivre…

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